« L’absence de spirituel est un problème, pas l’islam » (Le Monde, 27 octobre 2015)

« Dans le débat qui vient d’opposer Alain Finkielkraut à Pierre Manent au sujet du « défi considérable que représente la poussée d’un islam fort dans une nation faible », je voudrais faire entendre une voix parmi celles de ces intellectuels de culture musulmane auxquels on reproche souvent de ne pas prendre assez leurs responsabilités. Je souscris entièrement à l’analyse de Pierre Manent lorsqu’il déclare que « le problème le plus alarmant qui assiège la France et l’Europe, c’est une désorientation générale, une impuissance croissante à penser et à vouloir un projet commun. L’irruption de l’islam révèle ce problème, l’aggrave sans doute, mais cette désorientation existe indépendamment de l’islam ».

« La fraternité comme politique publique » (Le Monde, 15 mai 2015)

« Si la République a été coupable du pire en créant en 2007 le sinistre ministère de l’identité nationale et de l’immigration, elle doit être aujourd’hui capable du meilleur en ayant l’audace de créer un ministère de la fraternité. Mais pour cela, nous devons vaincre le préjugé tenace que la fraternité est un principe idéal, et restera toujours un horizon lointain, une transcendance, une valeur incapable de descendre de l’altitude de nos frontons et de la façade de nos institutions pour s’incarner réellement dans des politiques publiques – et pour s’installer dans le cœur humain.

« Résistons collectivement à la haine » (Le Monde, 7 janvier 2015)

« C’est notre 11-Septembre. Il y a dans la vie d’un peuple des heures de défi. Des heures où la blessure que la haine nous inflige est si effroyable qu’elle voudrait être mortelle. Des heures d’effroi où cette blessure fait si mal, où l’horreur est si lourde à supporter que l’on sent, hélas !, la bête peureuse et dangereuse prête à se réveiller en soi…

« Lettre ouverte au monde musulman » (Marianne, 13 octobre 2014)

« Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin – de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd’hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d’isthme entre les deux mers de l’Orient et de l’Occident !

« La laïcité ne doit pas devenir un tabou » (Le Monde, 22 octobre 2013)

« Pourquoi n’ai-je pas voté en faveur de l’avis rendu le 15 octobre par l’Observatoire national de la laïcité, dont je suis membre? Cet avis énonce que l’Observatoire ne se prononce pas en faveur d’une nouvelle loi, qui étendrait au secteur privé le principe de laïcité selon des modalités à définir. Une prudence excessive a prévalu quant à une « option législative » large visant l’ensemble du secteur privé. Il en a été de même, à un niveau plus restreint, pour les structures d’accueil de la petite enfance… cas de la crèche Baby-Loup, à laquelle je redis mon soutien.

« Baby loup : gare à ne pas couper la France en deux » (Le Monde, 28 mars 2013)

« Il convient de combler une vide juridique et de trouver la manière d’associer tout le monde, tous les espaces sociaux, secteur privé et service public, à cette responsabilité laïque. C’est par idéal républicain, et plus précisément par un souci libre de prendre sa part de responsabilité dans la promotion concrète de cet idéal, que la crèche privée Baby Loup s’est donné son règlement intérieur préconisant que ses personnels et son fonctionnement obéissent au principe d’une « neutralité philosophique, politique et confessionnel ».