Table-ronde autour de la notion d’engagement avec Abdennour Bidar (Université populaire des Grands Voisins, Paris, 19 décembre 2017)
Retrouvez Abdennour Bidar mardi 19 décembre (19h-21h, amphithéâtre Lelong) aux Grands Voisins (82, avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris) pour une table-ronde autour de l’engagement avec Edgar Morin, Bernard Stiegler, Claude Alphandery, Louis Gallois, Francis Rol-Tanguy et Pierre Santini.
« Le champ de bataille de la laïcité » (L’Obs, 8 décembre 2017)
« L’arrêt récent de la Cour de Cassation relatif au port de signes religieux dans l’entreprise vient relancer le débat français. Cette décision confirme qu’une entreprise peut interdire à ses salariés d’afficher leurs signes d’appartenance religieuse mais à deux conditions : que le salarié ait un contact avec la clientèle, et que la règle d’interdiction figure explicitement dans le règlement intérieur. Les deux « camps » qui se sont formés ces dernières années sur le sujet de la laïcité auront bien sûr une interprétation diamétralement opposée : les uns se réjouiront au motif que la laïcité conquiert un nouveau territoire, les autres déploreront la timidité de la Cour. Ne peut-on pas se réjouir tout de même qu’enfin l’entreprise privée ne soit plus en position d’extraterritorialité vis-à-vis des principes et valeurs de la République ? Beaucoup de discussions en perspective, donc, autour d’une laïcité dont on peut déplorer qu’elle soit devenue ces dernières années en France un tel champ de bataille… »
« Mohammed Iqbal, un révolutionnaire en islam ? » (Saphirnews, 24 novembre 2017)
« Philosophe, avocat, théologien, musulman héritier de la spiritualité indienne et connaisseur de la philosophie occidentale, Mohammed Iqbal (1877-1938) a laissé une œuvre riche, poétique, métaphysique, subtile, et qui fournit aujourd’hui aux musulmans des réponses pour demain. Philosophe lui-même, Abdennour Bidar republie l’analyse de son œuvre (« L’Islam spirituel de Mohammed Iqbal », Éd. Albin Michel, édition augmentée de « L’Islam face à la mort de Dieu ») et remet en valeur l’héritage laissé par Iqbal.
« Pour des états généraux de la pensée de l’islam » (Libération, 22 novembre 2017)
« Plutôt que de se perdre en polémiques vaines et clivantes sur Tariq Ramadan, pourquoi ne pas parler vraiment de l’islam, qui est aussi une façon d’aborder la question de l’égalité ? A l’université et pourquoi pas au Collège de France. Chaque jour, j’ai vu le débat Charlie vs Mediapart attiser une guerre des gauches derrière laquelle disparaît presque complètement la question de l’islam de France. Quelle misère ! Tout au plus cette question pourtant cruciale est-elle prise en otage du conflit… Mais comment peut-on se permettre ainsi de passer encore et toujours à côté du sujet « islam », alors que de son traitement dépend en grande partie désormais l’avenir de la France ?
Nouvelle parution dans Islam des Lumières, L’illuminismo spirituale del terzo millennio (novembre 2017)
Existe-t-il une troisième voie au-delà de la religion et de la sécularisation ? L’expression « Islam des Lumières » sert à qualifier la perspective des philosophes et des intellectuels musulmans qui s’interrogent sur le lien entre l’islam et la contemporanéité. Le but est de proposer au débat actuel la possibilité concrète d’un humanisme musulman engagé dans un dialogue culturel fructueux avec l’Occident. Cette opportunité sans précédent permet d’identifier d’autres perspectives de vie au-delà de la religion sans oublier les valeurs et les formes anciennes de sagesse ainsi que les nouvelles formes de spiritualité. Vous retrouverez dans ce nouvel ouvrage dirigé par Alessandra Luciano un article traduit en italien d’Abdennour Bidar intitulé « Liberté personnelle et critique historique : principes de l’Islam des Lumières ».
« Affaire Ramadan : « Nous restons tragiquement aveugles aux “racines du mal” de l’islamisme » (Le Monde, 14 novembre 2017)
« Combien de temps encore ?
L’affaire Tariq Ramadan est atterrante à bien des égards. Comment se fait-il qu’il ait fallu attendre le scandale d’accusations de violences sexuelles pour qu’enfin nos élites s’interrogent sérieusement sur le personnage ? Depuis quinze ans, j’ai eu plus que le temps de vérifier l’incapacité quasi systématique de nos médias, de notre classe politique, de la plupart de nos « grands » intellectuels à comprendre en profondeur les questions posées par l’islam. Cette intelligentsia se signale à peu près unanimement par son inculture sur le sujet, et, tandis qu’elle est si intelligente par ailleurs, voilà qu’ici elle n’arrive qu’à se partager benoîtement entre ceux qui considèrent le musulman comme le nouveau damné de la terre et, à l’autre extrême, ceux qui mélangent allègrement islam et islamisme sans s’en apercevoir… alors même parfois qu’ils croient être en train de distinguer les deux !
« La racine du mal terroriste » (L’Obs, 8 novembre 2017)
« Au sujet du procès d’Abdelkader Merah, l’avocat Alain Jakubowicz amorçait la semaine dernière dans « le Monde » une réflexion qui mérite d’être développée. Il écrivait que « ce n’est pas à la justice de régler le terrible sujet du terrorisme islamique qui frappe notre société. Quelle que soit la peine qui sera in fine infligée à Abdelkader Merah, le problème demeurera entier si on ne s’attaque pas aux racines du mal ». Les « racines du mal », exactement l’expression que j’avais employée dans ma « Lettre ouverte au monde musulman » pour l’appeler à passer d’urgence – face au dogmatisme et au radicalisme qui le gangrènent – du réflexe de l’autodéfense à la responsabilité de l’autocritique. La racine du mal terroriste, c’est l’état général d’une civilisation et d’une culture dans lesquelles une religion pourtant malade de son immobilisme, de son intolérance, de son machisme, veut faire la loi du sommet de l’État jusqu’à la morale personnelle en passant par l’ordre social… »