« L’avenir de l’islam de France repose sur trois enjeux. Le premier est économique, relatif à son organisation matérielle vers une transparence des financements liés à la gestion des lieux de culte, du pèlerinage, du marché du halal. Le deuxième est sécuritaire, inhérent à la formation républicaine des imams et à la lutte contre les extrémismes et radicalités djihadiste, salafiste, « frériste » (des Frères musulmans). Sur ces deux plans, l’État français doit prendre des mesures fortes.
Et, de fait, il semblerait que le gouvernement prépare actuellement un plan de réorganisation de l’islam de France, en construisant notamment, de concert avec un certain nombre de musulmans « progressistes », une alternative d’instance dirigeante au CFCM (Conseil français du culte musulman), définitivement décrédibilisé par son incurie durable et sa vassalisation totale aux intérêts de pouvoirs étrangers (Turquie, Maroc, Algérie). Le troisième enjeu pour l’islam de France est spirituel. En tant que tel, il échappe naturellement à toute prise de l’État laïque et ne peut relever que de l’effort des musulmans eux-mêmes. Cet enjeu n’est cependant pas coupé des deux précédents : aussi longtemps que l’islam ne fera pas ici sa révolution spirituelle, la prise en charge des enjeux économiques et sécuritaires sera une série d’emplâtres sur une jambe de bois. Les désillusions se succèderont. Car le cœur du problème est ailleurs, bien plus profond, et une fois de plus l’arbre risque de nous cacher la forêt… »