Abdennour Bidar , docteur en philosophie, est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Lettre ouverte au monde musulman » et » les Tisserands« . Déjà, dans « Plaidoyer pour la fraternité » (1) écrit après les attentats de 2012 à 2014 , il préconise, pour faire vivre cette fraternité, dix mesures dont l’instauration d’un revenu universel. Avec ce dernier ouvrage : « Libérons-nous des chaines du travail et de la consommation » il nous montre combien l’allocation d’un revenu universel et inconditionnel peut être une mesure émancipatrice pour l’ensemble des citoyens.
Aujourd’hui nous sommes tous enchainés par « cette servitude capitaliste qui nous étrangle par la double chaine du travail et de la consommation » ( Quatrième de couverture ). Chaine du travail salarié pour assurer sa propre existence et celle de sa famille et chaine de la consommation qui nous incite, avec le concours des médias et de la publicité, à travailler toujours plus pour gagner plus et posséder encore plus. Agitation sans fin dans laquelle nous consacrons toute notre énergie au mépris de notre propre épanouissement, au mépris des autres, au mépris de notre environnement, au mépris des ressources terrestres. Il est temps de changer de paradigme. Il est temps de rompre les chaines qui nous lient à un emploi de survie qui accapare une bonne partie de notre existence. Notre niveau de développement produit suffisamment de richesses, à condition de mieux les répartir, pour allouer à chacun les moyens de vivre sa vie, de « mener une vie judicieuse, agréable et bonne ».
Devant le défi de cette inévitable métamorphose de nos sociétés, il faut apprendre à appréhender ce nouveau monde du temps libéré. Avec ce revenu universel et du temps pour soi, l’auteur nous ouvre des pistes de réflexion sur comment remplir nos vies en faisant pleinement émerger notre personnalité jusqu’à ce jour trop souvent enfouie.
« A cet égard, le revenu universel est l’opportunité prodigieuse de mettre enfin nos vies en cohérence avec nos principes. Si en effet nous parvenons à user du temps libéré pour nous occuper de nous-mêmes, nous connaître en profondeur et nous trouver un cœur, alors il sera une opportunité majeure de vivre de manière réellement centrée. Une vie centrée est une vie où je me relie non seulement à mon être profond mais également aux autres et à la nature. C’est tout cela qui me fait grandir en moi, qui me fait grandir en humanité. « ( page 102 ).
Merci à l’auteur de ne pas s’enferrer dans la vision étroite du coût et du financement d’une telle mesure, qui n’exige qu’un peu d’effort de la part des nantis dans le partage des richesses, mais au contraire, de développer les vertus de ce « revenu pour exister » et ainsi de nous donner à espérer.