« Au sujet du procès d’Abdelkader Merah, l’avocat Alain Jakubowicz amorçait la semaine dernière dans « le Monde » une réflexion qui mérite d’être développée. Il écrivait que « ce n’est pas à la justice de régler le terrible sujet du terrorisme islamique qui frappe notre société. Quelle que soit la peine qui sera in fine infligée à Abdelkader Merah, le problème demeurera entier si on ne s’attaque pas aux racines du mal ». Les « racines du mal », exactement l’expression que j’avais employée dans ma « Lettre ouverte au monde musulman » pour l’appeler à passer d’urgence – face au dogmatisme et au radicalisme qui le gangrènent – du réflexe de l’autodéfense à la responsabilité de l’autocritique. La racine du mal terroriste, c’est l’état général d’une civilisation et d’une culture dans lesquelles une religion pourtant malade de son immobilisme, de son intolérance, de son machisme, veut faire la loi du sommet de l’État jusqu’à la morale personnelle en passant par l’ordre social… »