« Cette mesure de justice sociale et de redistribution des richesses pourrait aussi, pour le philosophe, remettre du collectif et de la spiritualité au cœur de la société. Un de ses derniers ouvrages les Tisserands (éd. Les liens qui libèrent, LLL) mettait en lumière des citoyens tentant, à leur échelle, de recréer du lien entre les individus dans notre société en crise. Dans son nouvel essai Libérons-nous ! Des chaînes du travail et de la consommation (éd. LLL), Abdennour Bidar aborde un sujet sur lequel on ne l’attendait pas forcément, lui, le philosophe membre de l’Observatoire de la laïcité plus connu pour ses travaux sur l’islam, la sécularisation ou encore la fraternité : le revenu universel.
C’est pourtant bien dans le prolongement de sa réflexion sur le vivre-ensemble que l’auteur d’une Lettre ouverte au monde musulman (éd. LLL) inscrit la démarche de ce livre, qui revient sur les idées reçues accolées à cette allocation jugée par ses détracteurs comme une «prime à la paresse» infinançable. S’il considère ces jugements moraux et économiques inadéquats, Abdennour Bidar fait surtout le constat d’une société du travail «archaïque», asservie par le capitalisme et promouvant l’individualisme. Des maux qui pourraient selon lui être combattus via le revenu universel, à la fois mesure vectrice de justice sociale mais aussi permettant d’avoir enfin le temps de réfléchir au sens que nous voulons donner à nos vies, que ce soit individuellement ou collectivement… »